Robert Crumb. Sketchbook Vol. 5. 1989–1998
Relié, 8,1 x 10,6 in., 3,24 lb, 444 pages
US$ 40
Le cinquième volume des carnets de croquis de Robert Crumb couvre deux des événements les plus marquants dans la vie de l’artiste: son déménagement en famille dans le sud de la France en 1991 et la sortie du documentaire de Terry Zwigoff, CRUMB, en 1994. Victime d’une crise de la quarantaine carabinée, notre vieux ronchon semble finir par accepter les caprices d’u destin cruel... jusqu’aux ultimes pages où il proclame soudain qu’il n’est qu’«un putain de TORDU».
Un percutant paquet
de Crumb
Le cinquième volume noir et profond
des carnets de croquis de Robert Crumb
Au début de ce tome, nous retrouvons notre héros ronchon à 46 ans, en pleine crise de la quarantaine. La vie de Crumb n’étant qu’une succession de moments d’angoisse introspective et d’autoflagellation, ces années charnières n’apportent qu’un raffinement complémentaire à ses tourments quotidiens, qui affûte encore davantage son talent d’artiste. Les textes qui accompagnent les dessins se font plus longs et démontrent les merveilleuses capacités d’observation de Crumb, comme ce paragraphe nourri qui relate sa rencontre avec les crottes vegan de son frère Maxon ou son hymne poétique au déchirement que lui infligent la vie et le vieillissement. Quand la famille emménage à Sauve, en France, en 1991, les portraits de filles américaines aux joues rebondies croqués dans les dîners de Californie laissent la place à des portraits de filles dans les cafés français, à de vastes paysages bucoliques et à un sinistre tableau de SDF mendiant dans le métro.Le nouveau personnage le plus notable de ce cahier est un saint homme enturbanné baptisé (par la petite Sophie Crumb) Roman Dodo, qui semble vaguement s’inspirer du frère de Robert, Maxon. Patricia Pig, joviale hybride entre femme et truie, y fait également son apparition, aux côtés de portraits de petites amies du présent ou du passé.
Alors que l’artiste franchit le cap de la cinquantaine et à mesure que le tome avance, ses fantasmes régressifs d’une enfance dépendante de personnages féminins forts et même d’une mort douce, emporté sur le dos d’un jeune ange robuste, évoquent moins l’angoisse que l’acceptation de cette vieillesse qui s’annonce. Notre grincheux trouve une certaine paix, un certain fatalisme à la française qui sait, face aux cruels caprices du destin. Jusqu’aux dernières pages, où il proclame soudain qu’il n’est qu’«un putain de TORDU».
Encore un tome qui tue, donc.
Robert Crumb.
Sketchbook Vol. 5. 1989–1998
Relié, 8,1 x 10,6 in., 3,24 lb, 444 pages
ISBN 978-3-8365-6697-1
Édition: Anglais
Édition: Anglais